Bienvenue dans le monde du Jazz Fusion


Le monde de la musique Jazz s'est enrichi depuis une trentaine d'années d'un style assez particuler : le Jazz rock fusion.

Dans ce style bon nombre de musiciens sont devenus des légendes que ce soit en guitare ou dans tout autre instrument. Pour ma part je vous parlerais plus volontiers des guitaristes mais l'étude d'autres instruments peut apporter un plus considérable pour développer sa propre technique.

C'est la raison pour laquelle les pianistes, batteurs, bassistes et autres saxophonistes ne seront pas oubliés (parole de Fred !).

Pour bien comprendre la petite révolution engendrée par ce nouveau mouvement, il faut savoir que dans les années 40 la guitare servait surtout d'accompagnement et que les effets étaient inexistants. Tous les guitaristes de jazz jouaient en son clair et considéraient souvent les guitaristes de rock comme des allumés.

Certains guitaristes de jazz essayaient tout de même d'explorer certains aspects techniques notamment au niveau de la virtuosité ou de la complexité des harmonies.

Parmi les plus grands, on peut citer Charlie Christian, Barney Kessel, Tal Farlow, Jimmy Rainey, Jim Hall et bien entendu Django Reinhardt qui a laissé un héritage immense et qui inspire encore bon nombre de guitaristes.

[Django Reinhardt]
Tout comme Djangho Reinhardt, Wes Montgomery fit figure de tornade dans le monde de la guitare jazz. Utilisant ce son clair chaud et doux (le pouce est plus doux que le médiator !) il apporta un plus, notamment avec le jeu en octave, au phrasé jazz et ses albums contiennent encore quelques soli assez spectaculaires. On peut citer egalement Grant Green qui fut le guitariste fétiche de la maison Blue Note, Joe Pass qui porta au plus haut sommet la technique de guitare d'accompagnement ou plus recemment George Benson qui s'inspira beaucoup du jeu de Wes.

Mais tout cela restait dans la tradition jazz et faisait pâle figure auprès du jeune public surtout face à des guitaristes comme Jimmy Hendrix,Eric Clapton ou Stevie Ray Vaughan.

[Wes Montgomery]
L'un des tout premiers à avoir "rockiser" le jazz fut Larry Coryell. Le son est résolument rock mais le feeling reste jazz. Pourtant ce n'est que dans le milieu des années 70 que tout explosa avec ce que l'on peut considérer comme les trois groupes mythiques du jazz-rock : le Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin, Return to Forever de Chick Corea et Weather Report de Joe Zawinul.

John McLaughlin, considéré à l'époque comme le guitariste le plus rapide de la planete, proposait une musique très rock (sons saturés, mesures impaires,...), toujours très technique (Billy Cobham a la batterie ça fait mal !!) et très précise.

[John McLaughlin]
Cette recherche de la précision et de la virtuosité est également présente chez Return To Forever avec cependant un son un peu plus spatial. Chick Corea fut le grand gourou de ce groupe. Le guitariste a l'honneur était alors Al Di Meola, dont la technique et la recherche harmonique calmaient l'ensemble des prétendants qui aurait voulu lui chiper la place !

Weather Report quant à lui s'approcha assez rapidement de la musique ethnique (ou de la world music) ce qui apportait encore quelque chose de nouveau. En revanche la personalité de Joe Zawinul avait tendance à étouffer ses compagnons. Il y en eu un pourtant qui avait tellement de génie qu'il était impossible qu'il reste dans l'ombre : son bassiste.

[Al Di Meola]
Jaco Pastorius : LE bassiste. Celui qui propula la basse fretless aux oreilles du monde.

Ses grooves en pulsation constante, sa justesse, ses connaissances musicales et sa vie ephémère ont fait de lui une véritable légende du Jazz.

Il est également un des premiers à avoir démontré que la basse pouvait être un instrument de soliste autant que d'accompagnement. Pourtant même à notre époque beaucoup de gens ne savent même pas la différence entre une basse et une guitare (si, si je vous assure ! Et il y en a même beaucoup!)

[Jaco Pastorius]
Il est d'ailleurs important de signaler que les bassistes ont joué un rôle considérable dans l'aspect novateur du jazz-rock. Auparavant la basse avait pour rôle de soutenir le soliste, le plus souvent en faisant du walking sur les harmonies, et n'était pas perçu comme un instrument je dirais "attractif" (cette ingratitde vis-à-vis de cet instrument a d'ailleurs la vie dure même actuellement).

Quand Stanley Clarke a commencé a slapper avec ce son unique (ecoutez l'album School Days cela doit suffire) ou que Jaco Pastorius illumina le monde bassistique du son fretless (album "Jaco Pastorius") les choses ont bien changé. La basse devenait un instrument de soliste à part entière et les techniques digitales ainsi que les instruments évoluèrent à vitesse grand V.

[Stanley Clarke]

Cette "rockisation" du jazz allait d'ailleurs de pair avec une avancée technologique. Les instruments sont plus travaillés au niveau du look, de la qualité des micros, les amplis sont de plus en plus puissants et une nouvelle race d'instruments voit le jour : les séquenceurs.

Pour bien s'en persuader, il sufiit d'écouter le groupe Uzeb (dont le bassiste Alain Caron poussa très loin la maitrise de la basse fretless 6 cordes) qui fit une utilisation massive des séquences.

[Alain Caron]
D'autres guitaristes essayèrent alors d'aller contre le mouvement qui rendait la musique de plus en plus electronique. Ce fut le crédo de la maison de disque allemande ECM qui produisit une musique au son spatial dont certains puristes ont d'ailleurs reprochés le manque de swing.

Parmi ces guitaristes deux sont sortis du lot : John Abercrombie et celui qui pour moi est le plus grand : Pat Metheny. Une partie de ce site lui est totalement dédié pour ceux qui veulent le découvrir ou récolter certaines informations (voir à la fin de cette page).

[John Abercrombie]
D'autres groupes ont fait école notamment le groupe Steps Ahead avec le saxophoniste Mickael Brecker ou les Yellow Jackets.

De nombreux guitaristes de rock ont vu dans ce mouvement une passerelle idéale pour aller vers le jazz n'hésitant pas à inclure dans leur jeu des éléments typiquement rock (des guitaristes comme Mike Stern revendiquent profondément leurs racines Hendrixiennes).

[Mike Stern]
Pendant ce temps la vague du classico-hard-rock déferla et beaucoup de guitaristes de jazz-rock empruntèrent la virtuosité extrême des princes du métal. Ceci fit d'ailleurs le succès de nombreuses écoles de guitare comme Berklee ou le GIT dont sont sortis des guitaristes comme Frank Gambale, Scott Henderson, Hiram Bullock, John Scofield, Mike Stern, etc.

Pour bien entendre l'évolution de cette musique la meilleure chose est d'écouter le plus de groupes sans se limiter aux guitaristes. Bien entendu ceux-ci ont largement profité de cette tendance qui a donné un nouveau souffle à la guitare jazz.

Le trompettiste Miles Davis donna d'ailleurs une belle part aux guitaristes (John Scofield, Mike Stern, Robben Ford).

[Miles Davis]

Maintenant pour les intéressés cliquez sur l'image pour en savoir plus sur :


Pour ceux que ça intéresse il existe un livre complet traitant de toute sa biographie ainsi qu'une analyse assez exhaustive de tous ses albums (attention pas de tablatures rien que des partitions) : le livre s'intitule Pat Metheny par Luigi Viva aux éditions filipacchi (collection Jazz) (prix : environ 150 FF)


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Last update : 26/07/1998